Portrait d’Azu Tiwaline
DJ et productrice
Tu vas comment ?
« Globalement, ça va plutôt bien malgré ce contexte complètement cauchemardesque dans lequel on baigne en ce moment. Vivre dans le désert, loin de tout, avec un soleil doux, le ciel bleu limpide, le calme, le silence… Du temps pour rêver, lire, méditer, composer… ça aide beaucoup. »
Tu viens d’où ?
« J’ai grandi en Côte d’Ivoire, j’ai étudié et vécu longtemps en France, je vis aujourd’hui aux portes du Sahara dans le sud de la Tunisie. Je suis tunisienne du côté de ma mère, et cambodgienne de celui de mon père. J’ai grandi avec toutes ces cultures relativement bien contrastées. Je viens donc…. de partout. Si quelque part, je suis bien dans mes baskets (ou plutôt devrais-je dire mes tongs), je peux me sentir chez moi assez facilement. Je n’ai pas vraiment d’attaches. J’ai beaucoup déménagé et aussi voyagé, ça ne m’a pas trop aidé dans ce sens. Et ce n’est vraiment pas un manque à vrai dire. »
Quelles sont tes influences ?
« Musicalement : La Rave music des années 90, les labels Sativae records, la grande époque de Tresor, Curley, Unit Moebius, le dub de Lee Perry jusqu’à celui de Rhythm and Sounds, en passant par Tony Allen et Biosphère… Et puis les années de l’avènement du dubstep, avec Shackleton, Peverelist, Kode 9… J’écoute aussi beaucoup de musiques trad, de tout continent, particulièrement d’Afrique. J’adore aussi les BO, comme celles de Hans Zimmer ou Cristobal Tapia de Veer.
Pour le reste, ce qui m’influence, c’est mon environnement. J’ai toujours essayé de vivre au plus près de la Nature, dans des endroits franchement isolés et reculés. J’ai besoin de solitude et de me sentir loin de tout pour me perdre dans les méandres de mon esprit et composer »
Le concert/dj set/festival qui t’a le plus marqué?
« Celui auquel j’ai assisté ? L’un des derniers en date, c’est un set de Rabih Beaini au Monticule Festival : une méga gifle. L’énergie incroyable du set de Djrum au Waking life. Un set de Aphex Twin dans un squat dans la banlieue sud parisienne il y a presque 20 ans…. Un concert de Wu Tang où le son et l’énergie étaient tellement puissants – trop – que j’en ai même fait un malaise ! Tant de souvenirs intenses… Et je déteste la nostalgie. Donc j’évite de me replonger dans de telles émotions, encore plus en ce moment… »
Avec qui tu souhaiterais faire un b2b ?
« La question qui tue 🙂 … euh….. spontanément là…. j’aimerais faire un set en b2b avec Dj Garçon.«
Ton coup de ❤️ du moment ?
« Difficile… j’en ai plein ! Les sorties du label Squama Recordings, les prod de Neinzer et Henry Greenleaf… Le dernier album de Wa Wu We… L’année 2020 a été incroyable en terme de sorties. J’écoute énormément de musique, je passe beaucoup de temps à fouiller, chercher. Toujours en quête du track qui te donnera la chair de poule ou alors celui qui te dérange mais qui te fascine à la fois… Oui, ceux-là, c’est ceux que je préfère…. à la fois intriguant, déroutant, mystérieux. J’aime la beauté étrange qui en émane.! »